Dans un contexte où les émissions de carbone sont deux fois supérieures à la situation préindustrielle, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat tire la sonnette d’alarme, avec son 6ème rapport. Pour séquestrer plus de carbone, il est indispensable de s’appuyer sur les cycles biogéochimiques et les puits de carbone naturels, comme la forêt boréale du Québec. Jusqu’à récemment, la séquestration du carbone a été négligée dans l’étude des pratiques sylvicoles, au profit de la diversité spécifique.
On propose d’étudier les traits fonctionnels d’effets de la végétation de sous-bois et du microbiome du sol, en lien avec la séquestration du carbone, sur un gradient allant de l’Est à l’Ouest de la forêt boréale du Québec, suite à différents traitements sylvicoles. On mesurera également les effets de l’herbivorie sur les stocks de carbone dans le sous-bois. Le microbiome du sol sera étudié grâce à l’ADN environnemental. Des échantillons de plantes vasculaires et de bryophytes seront prélevés dans le but de quantifier leur rôle dans les cycles biogéochimiques. Enfin des pièges photographiques seront installés et les traces d’animaux seront inspectées pour évaluer l’effet de l’herbivorie dans les stocks de carbone.
Cette étude permettra de faire le lien entre la dynamique du carbone forestier et la diversité fonctionnelle de plusieurs groupes taxonomiques, et ainsi de déterminer dans quelles conditions les pratiques d’aménagement forestier durable peuvent assurer le maintien conjoint de ces deux importants services écosystémiques.