Le sous-bois de la forêt boréale mixte est un élément important de l'écosystème forestier. D'une part, il détient une grande partie de la biodiversité, en partie grâce aux plantes vasculaires et non vasculaires qu'il abrite. De plus, la strate de sous-bois est un indicateur relativement permanent de la sévérité des perturbations naturelles et anthropiques qui touche la forêt. Par exemple, les bryophytes sont capables de fournir des informations sur l'état de santé de l'écosystème. L'objectif est donc de comprendre les changements qui se produisent dans la strate des plantes herbacées du sous-bois après une perturbation par le feu au cours du temps. La chronoséquence étudiée s'échelonne sur plus de 200 ans après feu et montre une transition graduelle entre une forêt feuillue dominée par le tremble, à une forêt de conifères dominée par le cèdre et le sapin baumier. La succession des plantes herbacées présentes dans le sous-bois suit le même schéma que la succession du couvert arborescent, c'est-à-dire, en début de succession, on observe plus de plantes exigeantes en lumière et en éléments nutritifs. Ensuite des plantes plus tolérantes à l'ombre et moins exigeantes en nutriments prennent progressivement leurs places. Les plantes herbacées présentent une succession linéaire en fonction du temps depuis le dernier feu, mais avec des fluctuations liées aux perturbations secondaires comme la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Nos résultats renforcent l'idée que les plantes de sous-bois sont fortement associées aux effets de la luminosité et de la litière que produit le couvert arborescent présent. Il existe donc une relation entre la strate du sous-bois et le couvert forestier. Une bonne compréhension de cette relation est importante, notamment pour l'inclure dans les plans d'aménagement écosystémique.
